AMC, décembre 2013
Ces maisons qui nous habitent
« Pourquoi réactiver ce vocable de maison quand le temps de la maison a passé », demande le philosophe Benoît Goetz, à l’heure du logement collectif et de la fin des certitudes architecturales. Enseignant dans les écoles d’architecture, il présente son essai comme ce qui pourrait être des maisons le premier tome d’un Aperçu de philosophie contemporaine à destination des écoles d’architecture. Dans cette flânerie intellectuelle où sont convoqués philosophes, écrivains et penseurs, il n’est pas question en effet de l’architecture des maisons mais davantage de « gestes d’habitation » et de « manières d’être à l’espace ». Pour lui, la maison est avant tout un mode de comportement, une configuration personnelle du monde : façonnée par le rythme du partir-revenir, elle est séjour transitoire et inappropriable. Par les entrelacements rythmiques entre habitation et existence se tissent ainsi un nouveau territoire, une trace, une mémoire qui définissent la maison, selon les termes de Benoît Goetz, comme un « dynamisme spatio-temporel ».