Critique d’art, par Bruno Vayssière
[…] Bravo à l’essai sur la dislocation, de la philosophie à l’architecture, celles d’aujourd’hui, à ne confondre sous aucun prétexte avec la déconstruction derridienne d’il y a dix ans. […] Benoît Goetz, spécialiste de Heidegger, mais aussi de Hegel et de Benjamin, sans omettre Simmel, Blanchot et Deleuze, parfaitement restitués pour une fois, le tout sur un sol kantien on ne peut plus solide, à la suite de Sylviane Agacinski, Daniel Payot et Jean-Christophe Bailly, propose une brillante relecture philosophique de l’architecture (en fait plutôt le contraire), laquelle s’arrête aux proto-relations dehors-dedans de l’espace « indicible » (Le Corbusier) « vu » du côté de l’éthique. Ses rallonges vers l’urbanisme (comme pratique) et le projet architectural en jeu, aujourd’hui, s’éloignent des axiomes quotidiens de la profession, ce qui évite à l’auteur tous les pièges de la prescription sommaire.