Techniques et Architecture
Le rôle de l’art dans notre société évolue inéluctablement. L’homme ne poursuit plus la création de la nature mais, influencé par l’évolution technologique, il produit une œuvre reflet des actions engagées. Les techniques artistiques traditionnelles ont subi une crise et n’ont pas résisté aux techniques industrielles. L’architecture n’y a pas échappé, confrontée aux idéologies, notamment celles développées après la Première Guerre mondiale. Le développement du Mouvement moderne rationaliste s’est forgé face à la montée d’un rationalisme exacerbé, réactionnaire et violent, dont l’emprise autoritaire nécessitait une forte réaction de la part des artistes, alors poussés vers une appréciation internationale de l’architecture moderne – portées idéologiques freinées par le processus d’adaptation des techniques constructives à la nouvelle technologie industrielle. Le problème se pose différemment après 1945, l’urgence de la reconstruction transformant la méthodologie de la projétation. Une planification nécessaire en découle, elle suit le chemin pris par la problématique politique.
Ces transformations fondamentales de notre mode de pensée sont abordées de façon détaillée par Giulio Carlo Argan, ancien maire de Rome, sous la forme de chapitres critiques posant progressivement le problème du positionnement de l’architecture moderne dans la situation générale de l’art. Le travail de cet historien de l’art se fonde sur l’examen de soixante ans d’histoire récente, avec en point de mire l’engagement éthique et social de l’architecture moderne. Le recueil regroupe les analyses les plus marquées des principaux acteurs de ce mouvement ; pour exemples : la pensée de Sant’Elia, le Novembergruppe, l’église de Ronchamp de Le Corbusier, la pensée de Pier Luigi Nervi, Gropius et sa méthodologie, une introduction à Wright, et pour finir, les travaux de Marcel Breuer et Ignazio Gardella. Le panorama est complet.