Le Nouvel Observateur, 17 juillet 1982, par Marina Yaguello
Il faut lire Meschonnic pour s’aérer. Cet homme-là ne respecte rien, ni les vulgates, ni les dogmes, ni les écoles, ni les maîtres, ni surtout les ultras de la technicité. Il faut une sacrée santé pour s’attaquer à tout ce monde-là à la fois, le monde des Jakobson, des Roubaud, des Chomsky, des Kristeva, des Lacan, etc. Il faut une certaine dose de témérité aussi. Mais il est urgent de le lire, même si l’on n’est pas d’accord avec lui, pour s’obliger à reconsidérer toute l’épistémologie des sciences humaines.
Critique du rythme est un livre décapant, iconoclaste, vivifiant et profondément marginal, dans le meilleur sens de ce terme. Henri Meschonnic s’insurge contre toutes les réductions, récupérations, déformations. Je défie quiconque de le récupérer, lui.