CCP, mars 2013, par Nadine Agostini

« Je n’ai jamais arrêté d’écrire ce livre. » Voici enfin livrée l’étude sur le rapport de l’histoire et du langage parce que chaque mot est discours. Discours qui donnent sens au monde. Pensée sans cesse en discussion avec les « actifs » et les « réactifs ». Comprendre le langage en restant dans l’histoire et tenter de trouver la logique de leur rapport. Ici, le sens est à construire. Critique n’est pas polémique. Découpé en cinq grands chapitres qui forment « la poétique pour l’historicité et pour le politique et pour le langage et pour l’éthique et pour aujourd’hui », et en trente-sept sous-chapitres de « histoire, histoire » à « Le bonheur, c’est les vivants d’abord », l’auteur se pose nombre de questions dont la primordiale est « A-t-on de l’histoire la théorie qu’on a du langage, a-t-on du langage la théorie qu’on a de l’histoire ? » Un livre infaisable, inachevable, qui rend compte de l’activité d’une pensée, d’un point de vue qui se construit, dont l’enjeu principal est l’historisation radicale des valeurs. La somme des valeurs publiées ici et là, avec deux séquences inédites sur Bourdieu et Foucault. Meschonnic parle à partir du rapport entre sa vie et ses poèmes, réfléchit à partir de là.