Libération, 1er mars 1990, par Jean-Didier Wagneur

« Celui qui écrit et celui qui lit, écrit Maria Tasinato dans L’Œil du silence, reconnaissent leur appartenance commune au silence résonnant de la belle et monstrueuse race des vagues qui, bien que dans la tempête, ne perdent jamais leur calme – lequel est le secret de leur style –, assurées d’un silence qui a appris à ne pas se trahir en se taisant. » Cet Éloge de la lecture est un éloge du silence, de la lecture « silencieuse », de cet isolement, condition sine qua non d’une jouissance du texte et de soi. Livre dansant au sens nietzschéen, cet essai poétique dont Pierre Klossowski dit dans sa préface qu’il est un « jardin » est sûrement de tous ces livres celui qui mérite de trouver son lecteur.