Notes bibliographiques, 1er mars 2010
L’injonction du hasard et d’une suite de lectures préside à ce rassemblement d’exégèses littéraires. Il commence joliment par le chant du rossignol, se poursuit autour de textes d’Yves Bonnefoy, Marceline Desbordes-Valmore, Paul Claudel, Jean-Henri Fabre, Stéphane Audeguy, de quelques autres. De la poésie pour la plupart, car Jean-Pierre Richard, critique, essayiste (Quatre lectures, NB, janvier 2003) en est un praticien constant, réceptif aux significations latentes, au peuplement de l’espace qui entoure les mots, à leur rythme et leur musique. D’une subtilité nourrie par la psychanalyse et par des sources considérables, il écrit lui-même en virtuose, avec un désir de déchiffrement qui le conduit à une réflexion souvent ardue, exprimée dans un vocabulaire précis, précieux, savant à l’occasion. Le recueil s’adresse évidemment à des amoureux (éclairés) de la langue, à des habitués des auteurs évoqués. Il offre peut-être a un public plus large l’occasion de penser à la manière habituelle de lire : décryptage du sens et de son enchaînement, qui occulte derrière un brouillard vite dispersé résonances, analogies, et réminiscences éveillées au passage des phrases. S’aperçoit ici une autre approche, plus libre, plus profonde.