Page des libraires, avril 2008, par Aurélien Montryan

Filiations

[…] Sur Pierre Michon, on lira avec profit et plaisir le bref livre que lui consacre Jean‑Pierre Richard. Dans ce recueil de cinq études, Richard, fidèle à sa méthode critique « thématique », qui interroge les rapports entre une écriture et le monde sensible, traverse l’œuvre de l’auteur de Vies minuscules en s’arrêtant, précisément, sur quelques-unes des « vies » d’anonymes ou d’artistes (Rimbaud, Goya, Van Gogh), qui fournissent à Michon sa matière textuelle. Entre les « destinées minimales » et les destins exemplaires, Michon révèle, selon Richard, une sorte d’égalité, une équivalence existentielle : une difficulté à vivre, voire un échec fondamental. Toutes ces vies, surtout, sont des méditations et des médiations, qui permettent à l’auteur d’écrire, plutôt que son autobiographie, son « autolégende », et de faire courir, « de page en page, comme le signe d’une surprenante moisson d’être, ou de devenir. »