CCP, décembre 2013, par Jean-Jacques Bretou
Au début de leur avant-propos Yves Chevrel et Jean-Yves Masson citent Antoine Berman « La constitution d’une histoire de la traduction est la première tâche d’une théorie moderne de la traduction. ». Ils concluent cette introduction par la phrase suivante : « Notre vœu est que cette Histoire des traductions en langue française contribue à une prise de conscience : il n’est plus envisageable d’écrire l’histoire de la pensée ou de la littérature sans tenir compte du rôle joué par les traducteurs » et ils rappellent que Blanchot qualifiait les traducteurs de « maîtres cachés de notre culture. » Il y a là deux bonnes raisons de souscrire à l’idée qu’a eu Masson de vouloir rassembler en quatre volumes imposants, (ce premier sera suivi de trois autres concernant les XIe-XVIe siècles, les XVIIe-XVIIIe siècles et le XXe siècle), cette histoire des traductions en langue française. C’est d’un enjeu culturel national qu’il s’agit, le projet est d’ailleurs financé par l’Agence nationale de la recherche. La lecture de ces 1370 pages s’avère, par ailleurs, plus que fort instructive : passionnante.