Le Magazine littéraire, juin 2006, par Joseph Macé-Scaron
Cogito ergot sum ! Pour passer du coq à l’âne, Jean-Baptiste Harang se livre à un exercice de haute voltige littéraire, toujours sur le chemin de crête. Le coq est vain ? Queneau ! nous répond l’auteur. Et de fouiller les entrailles de notre volatile national, les retourner comme des gants, leur chatouiller l’étymologie, la généalogie et la parentèle afin de nous mitonner une fricassée de mots. Humour, mauvaise foi, érudition sont réquisitionnés comme dans tous les livres d’Harang. Un délice ! La seule fable « L’oie, le coq et l’âne » est la rencontre improbable mais savoureuse de La Fontaine et de Catulle. Une grande plume au service de l’arrogant gallinacé.