La Libre Belgique, 21 février 1991, par Alberte Spinette
Composé de deux mondes romanesques étroitement imbriqués, le roman de Franco Vegliani se déploie pourtant avec une limpidité extraordinaire. Si le lecteur veut s’amuser à déjouer les renvois d’un plan à l’autre et les montages destinés à construire l’histoire d’Emidio Orlich, il peut aussi s’abandonner aux plaisirs du suspense. Car les fragments narratifs s’enchaînent avec une science très sûre des retardements et des anticipations, qui stimule la curiosité du lecteur et entretient habilement sa participation aux événements racontés.
Dominés par une stratégie narrative sans faille, ces jeux de renvois se coulent dans une phrase somptueuse, qu’une excellente traduction française restitue parfaitement. Les éditions Verdier ont révélé là un écrivain remarquable.