Télérama, 20 novembre 1991, par Michèle Gazier

Il est impossible d’échapper à la fascination de ce récit : l’horreur du crime et celle de la sentence apparaissent soudain comme les deux pôles entre lesquels se joue la vraie histoire. Celle d’un groupe de jeunes gens, dans un pays de nulle part. Franco Vegliani ne fait pas directement allusion au lieu dans lequel se déroule son récit. Il en est pourtant un protagoniste principal. […] Le passé est béni, les identités sont flottantes. Quand on est sans ressource précise, sans nationalité avouable et qu’on a vingt ans, on s’invente des rêves qui ressemblent parfois à des cauchemars. […] Cet appel à la délinquance, au meurtre, le narrateur de Vegliani y a échappé : la culture, le milieu douillet sont une bonne protection. L’Italie, elle, n’a pas su résister à un autre appel populiste et barbare, celui du fascisme.

Reste un livre bouleversant et fort qui bouscule nos certitudes et nous invite au doute.