La Quinzaine littéraire, 16 février 1997, par Anne Thébaud
On n’est pas sans songer à une parenté entre l’univers de Michèle Desbordes et celui de Pierre Bergounioux, en particulier si on évoque Miette ou La Mort de Brune. Les personnages sont écrasés sous le poids d’un temps figé qui se fait destin et auquel il est presque impossible d’échapper. La ressemblance s’affirme également dans une écriture dense, comme si les mots, à l’égal des personnages, avaient à lutter contre l’anéantissement. Cette impression de compacité n’exclut pas, au contraire, que la phrase se prolonge en méandres. Celle-ci se fait sinueuse, à l’image du temps qui se déverse en une insidieuse lenteur, à l’image également de « ces choses douces à faire mal » dont se compose l’existence à la villa.