Notes bibliographiques, octobre 2006
Une femme confie, dans le désordre, tout ce qui l’a marquée : surgissent des réminiscences d’enfant perturbée par une mère peu attentionnée. D’autres scènes du passé de ses proches sont suggérées par des photographies anciennes. Des voyages, des maisons – surtout les cuisines – sont évoquées ainsi que la vie modeste d’autrefois avec son cortège de malheurs, de deuils, d’attentes éclairées de brefs instants de bonheur. Le bord de Loire, sa lumière et sa beauté à tous moments et en toutes saisons sont très présents, apaisent les peines. La maternité est plusieurs fois décrite. Le père également joue un rôle important. Avec délicatesse et discrétion, des êtres aimés, souffrants ou résignés, sont évoqués.
L’auteure, après s’être détachée un temps de ce cadre familier, le revisite. Ce texte-confidence, admirablement écrit, est poignant car c’est peu avant de mourir que Michèle Desbordes s’est efforcée d’exprimer l’incommunicable suscitant « l’émotion qui prend, dans le gris et l’incertain, cette douceur presque insupportable », perceptible aussi dans Un été de glycine.