Notes bibliographiques, mars 2014, par D. A. et A. L.

Il évoque son enfance dans une ville de l’URSS finissante et la relation particulière qu’il entretient avec un mystérieux voisin aveugle. À dix ans, une transfusion du sang de celui qu’il appelle « l’Autre Grand-Père » lui sauve la vie. Son vieil ami meurt peu après et l’Union soviétique aussi… Devenu adulte, il veut connaître le passé obscur du vieillard dont le sang coule dans ses veines. Son enquête l’entraîne dans le Grand Nord, là où la violence politique a installé des camps et des villes qui subsistent comme des scories du goulag.

Sergueï Lebedev, né en 1981, a l’âge de son héros ; une génération qui n’échappe pas à la conscience collective des oppressions passées, mais ne les a pas vécues. Après le récit un peu long des années d’enfance, le paysage à la désolation infinie et le voyage pour ainsi dire hors du temps nous happent. L’histoire récente, atroce, des implantations absurdes pèse encore comme une sourde menace sur ceux qui vivent là. Un premier roman rude et prometteur.