Elena Sidorkina
Elena Emelianovna Sidorkina est née en 1903 en république autonome des Maris, dans une famille paysanne.
À quinze ans, sandales de tille aux pieds et baluchon au bout du bras, elle part étudier à l’Institut pédagogique de Sernour. Elle devient membre du Komsomol, puis du parti, puis instructeur à la section féminine du comité de canton du parti ; elle travaille ensuite, dans les mêmes fonctions, au comité régional du parti (elle est alors sous la direction d’A.D. Kedrova ; le destin devait plus tard les réunir dans de tout autres circonstances).
Elle poursuit quatre ans d’études à Moscou, à l’Université communiste des travailleurs de l’Est. Élément brillant et militante active, elle est pressentie pour un doctorat. Mais lors d’une conférence régionale du parti elle est élue membre du comité régional des Maris, et repart à Iochkar-Ola. Avant son arrestation en 1937, elle est correctrice au journal de la république autonome, La Commune des Maris.
Dans les archives locales, deux documents concernant l’« affaire » E.E. Sidorkina retiennent l’attention. Le premier, daté du 9 juin 1937, atteste que Sidorkina, membre du bureau du comité régional, n’a aucun lien avec l’opposition ni avec les groupes d’opposition au parti. Politiquement instruite, disciplinée, elle jouit d’autorité au sein de l’organisation. Le second, extrait du protocole de la séance du 26 novembre 1937 au bureau du comité, affirme qu’en tant que « complice directe et alliée des ennemis du peuple et des nationalistes bourgeois, avec lesquels elle entretient depuis plusieurs années d’étroits contacts et dont elle couvre les activités, E. E. Sidorkina est à exclure des rangs du parti ».
Le texte complet des souvenirs de E. E. Sidorkina est conservé au Musée de la Gloire des Jeunesses Communistes de Iochkar-Ola.
(Alexandra Trichyna)