Tank, 20 mars 2015, par Emmanuelle Gautier

C’est un livre millefeuille, un objet littéraire non identifié aux multiples plis et replis : récit de la fuite et de l’épopée intime d’un homme en quête d’un destin, chronique de l’expédition qui s’en suivit sur l’île de Kolgouev, confetti polaire sur la mer de Barents, plongée érudite dans les mythes de l’antique horde nomade des Nénets, immersion dans la géographie humaine, cantique à la sidérante poésie…

Le destin du livre Éloge des voyages insensés, paru en 2008 et signé de Vassili Golovanov, un parfait inconnu en France, sort de l’ordinaire. En sept ans, il s’en est vendu plus de 10 000 exemplaires, dont 3 500 par un libraire non moins ordinaire, le Québécois Pierre Landry, installé à Tulle, « tombé en amour avec la qualité de ce texte », dont il provoqué cinq rééditions successives. L’ouvrage doit beaucoup aussi à son amie Hélène Châtelain, comédienne, scénariste, réalisatrice et directrice de la collection de littérature russe aux éditions Verdier, qui l’a découvert et magistralement traduit. Au sujet de cet Éloge des voyages insensés, Pierre Landry parle « d’un livre à fréquenter durant des années, pour en faire le tour. Un livre admirablement écrit, savant mais accessible parce qu’il touche au cœur, émeut page après page et donne envie de remercier tant il est net, pur, déterminé, courageux… ». Ce livre, Pierre Landry le présente depuis sept ans comme « le plus beau livre du monde ».