L’Obs, 7 janvier 2016, par Grégoire Leménager
Ça commence comme un roman noir, mexicain et alcoolisé : une « beauté spectaculaire » entre dans la vie et le lit du narrateur, puis disparaît avec son 7,65 Walther. Ça continue avec une enveloppe anonyme, contenant quatre récits d’un crime passionnel : ils semblent entretenir un lointain rapport avec le prologue, laissent entendre que la vérité est une question de point de vie, et démontrent que, pour une femme, la beauté peut aussi être une malédiction. « Pourquoi sommes-nous si féroces ?, s’interroge un salopard qui a violé sa fille, Dieu le sait. » Le mal rode dans ce conte cruel, presque sadien et pourtant féministe, où les causes et les effets s’embrouillent comme dans un mauvais rêve. À moins que cet absurde kaléidoscope ne soit à l’image du monde, qui « n’est peut-être fait que de hasards, de rencontres et d’éloignements fortuits, de moments dont aucun n’appelle l’autre ».