Le Monde, 21 avril 2016, par Elena Balzamo

De Sergueï Lebedev, né en 1981, L’Année de la comète est le deuxième roman traduit en français. On y suit la vie d’un garçon franchissant le seuil de l’adolescence à la veille de l’effondrement du monde qui l’a vu naître et grandir. Et ce monde, quel est-il ? Le paradis des travailleurs ou l’empire du mal ? En tout cas, un empire des signes – que le héros cherche à interpréter. Les objets, les êtres qui l’entourent portent tous des ­séquelles de cataclysmes, mais les uns et les autres se dérobent à l’interrogation. Insatiable, le narrateur – enfant, puis adolescent – cherche, se méfie de tout, voit un sens caché derrière chaque manifestation du quotidien le plus banal. Une quête obsessionnelle, parfois exaspérante, qui aboutit à la découverte du Grand Mensonge, mais aussi à l’intuition que l’histoire est en marche, que la comète s’approche… Sous nos yeux, un papillon est en train de sortir de sa chrysalide, sans que l’on sache s’il y parviendra.