Blog de L’Obs, 18 juin 2016, par Jean-Max Méjean
Jean-Louis Comolli, dans un essai de quelque 120 pages, se penche avec courage et déterminisme sur un phénomène qui nous mine et qu’on tente, par tous les moyens, de sublimer : Daech. Avec Daech, le cinéma et la mort, le réalisateur veut comprendre ce qu’il arrive au cinéma lorsqu’on voit ce que les cinéastes de l’EI filment et donnent à voir de l’horreur. « Daech, écrit-il, possède des studios, et maîtrise parfaitement toutes les techniques de diffusion numérique. Contrairement aux nazis qui, par précaution, avaient choisi de ne pas filmer les chambres à gaz. » Son livre fait peur, nous terrorise à son tour, surtout si l’on se demande avec lui ce qu’est devenu le cinéma de nos enfances, dans quelle horreur s’enfonce le monde et la culture un peu plus chaque jour. Un livre courageux, qu’il fallait oser écrire, à méditer.