Le Canard enchaîné, 24 août 2016, par Nathalie Peyrebonne
Il a 45 ans, est atteint du syndrome d’Asperger. « Asociognosique, c’est-à-dire incapable de [se] plier à l’arbitraire des conventions sociales », il assiste aux funérailles de sa grand-mère Marguerite. Le discours de l’officiante le scandalise : farci d’inexactitudes. Non mais sans blague, grand-mère Marguerite était « à peu près aussi incapable de réfléchir que d’aimer », comme presque tous les autres membres de la famille !
D’ailleurs, le monde entier tourne en rond de façon incohérente. Quand on sait qu’en France « la Société protectrice des animaux a été créée un an avant l’abolition de l’esclavage… » !
Notre héros préfère prendre ses distances, jouer au Scrabble, où « naître et mourir peuvent s’équivaloir exactement », étudier les catastrophes aériennes, formidables énigmes à la logique implacable. Echapper au réel, décidément absurde.
Marcher droit, pas de quartier, pas de compromis ! Asperger… une drôle de révolte !