Notes bibliographiques, janvier 2017, par E. A. et A. Be.

La grand-mère Marguerite vient de mourir et les qualités de la défunte, évoquées lors de son enterrement, ainsi que le récit de sa vie exemplaire font revenir son petit-fils sur chaque membre de sa famille. Atteint d’Asperger, il occupe tout son temps au scrabble et à l’adoration sans limite de son amie d’enfance, ce qui lui a valu des déboires judiciaires. Ses pensées et ses paroles sont sans filtre et la merveilleuse famille est dépeinte sous son véritable visage, avec ses mesquineries et ses bassesses, ses raisonnements logiques ne l’excluant pas totalement, lui non plus, dans ce portrait au vitriol.

Emmanuel Venet (Rien, NB novembre 2009), psychiatre, dans une analyse froide, à l’humour grinçant, se sert d’une forme d’autisme bien particulière pour présenter une personnalité brillante et totalement inapte à la vie sociale, incapable de comprendre les codes et de s’y plier. Son écriture est fluide, limpide. Aucun chapitre ne vient rythmer son propos qui se lit d’une traite, suscitant émotion et rire, sans aucune moquerie. Les travers de l’humanité vus par son personnage n’en sont que plus réels et posent le problème de la sincérité dans les rapports sociaux. Le ton est juste, la lecture   jubilatoire.