Lire, septembre 2017, par Baptiste Liger

La valse des pantins

Deux écritures virtuoses qui nous livrent chacune un beau roman labyrinthique autour des errements du temps.

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Une horloge à Constantinople

À ce titre, on sera également sensible à l’écriture, virtuose, de Christophe Pradeau – très remarqué avec La Souterraine et La Grande Sauvagerie. Placé sous l’égide de Thomas Hardy, Les Vingt-Quatre Portes du jour et de la nuit doit son titre à l’horloge des Saints-Apôtres de Constantinople, avec ses portes pivotantes et le mouvement de ses automates. Alors que le championnat d’Europe de football bat son plein, en juillet 2016, un homme laisse divaguer ses pensées sur banc du square René-Le Gall, en plein 13e arrondissement. Même si le sommeil l’assaille, il songe ainsi à cet édifice ô combien symbolique, mais aussi à d’autres moments de l’Histoire et à sa propre vie – notamment sentimentale. Mais l’intrigue compte ici moins que les envolées lyriques de l’auteur sur le temps, le flux des images qui se superposent, et la manière qu’a Pradeau de retranscrire une sensation, son « éphémère splendeur »…