Le Magazine littéraire, novembre 2017, par Pierre-Édouard Peillon
Difficile, face à la « crise des migrants », de ne pas se perdre dans la sidération, face à l’ampleur du sujet, face à la réalité de ces vies bouleversées et face aux convulsions xénophobes que leur présence provoque. Sidérer, considérer ne cherche pas à fournir une solution clé en main mais à transformer la sidération en considération. Soit sortir de la simple stupeur et des fantasmes, pour saisir la réalité sans être anesthésié par sa brutalité. L’idée serait de parvenir à tenir les deux bouts : d’un côté la lucidité et de l’autre la compassion. « Sidérer/considérer, […] une respiration qui conjoigne la colère et l’attention. »