La Montagne, 20 mai 2018, par Muriel Mingau
Mais de quel ailleurs parle l’auteur de ces pages ? De quelles rives ? Mathieu Riboulet a quitté ce monde le 5 février, écrivant ces lignes en août dernier pour le Banquet du livre de Lagrasse, espace de rencontres autour du livre et de la pensée. Dans cet opuscule de 37 pages, quelle était l’intuition de cet écrivain remarquable, qui vivait en partie en Creuse, et reçut en 2012 – excusez du peu – le prix Décembre pour ses extraordinaires Œuvres de miséricorde ? Dans son dernier texte, Mathieu Riboulet joue de variations autour du mot « ailleurs ». Il en observe diverses facettes, de manière poétique, malicieuse et grave, dans le style incisif qui restera à jamais le sien. Il ancre, encre, son propos dans le concret d’ici et maintenant, en l’occurrence les paysages de l’Aude. Pour autant, les rives dont il parle ne sont pas sans faire songer à celles qu’il faut quitter un jour pour aborder l’ultime traversée.