La Montagne, 24 novembre 2019, par Marie-Hélène Lafon
[…] C’est le moment ou jamais, entre la Saint-Martin et la Saint-André, de se nicher sous la lampe et de s’enfoncer pour une heure ou deux dans le sémillant livre d’Anne Pauly, Avant que j’oublie, publié cet automne chez Verdier sous une pimpante couverture jaune qui n’a peur de rien, et surtout pas du gris de novembre, de la mort du père, du fatras des obsèques, entre modèle Senanque à 1 956 euros et cérémonie du souvenir, de la maison à vider, et des humeurs éruptives de Jean-François, le frère orphelin. Despote déguisé en guide de montagne, polaire vert sombre et bermuda d’écolier, Jean-François ne veut pas verser d’arrhes au monsieur des pompes funèbres avant d’avoir pu se rendre compte du niveau de ses prestations. Jean-François refuse ; Anne accepte, et monte au rude créneau des choses, en bonne fille adoucissante concentré fleurs de tiaré. C’est trash, c’est tendre ; on rage, on rit, et ça fait du bien.