Libération, 16 octobre 2021, par Richard Godin
La « bonne distance », c’est celle que prend Alain Montcouquiol pour parler de son frère Christian. Surnommé Nimeño II, ce matador français s’est suicidé le 25 novembre 1991, ne supportant pas l’idée de ne plus toréer après avoir subi une grave blessure lors d’une corrida. Si son histoire a déjà fait l’objet d’un précédent ouvrage (Recouvre-le de lumière, 1997), les vingt-six courts récits de ce livre sont des souvenirs de leur aventure humaine vécue à travers la tauromachie. Des évocations qui célèbrent Christian (« Vous les toreros, qui jouez votre vie avec élégance ») et qui rendent hommage à ceux qui ont croisé leur route : les frères « Rubio » réfugiés espagnols, les matadors Pepe Cáceres et Pablo Gómez Terrón, le photographe taurin Iginio Hernández ou encore le peintre Claude Viallat. Ils sont la mémoire de Christian et le souvenir d’une époque : « Écrire est un privilège qui me permet malgré sa mort de faire encore, parfois, quelque chose avec mon frère. »