L’Alsace, 1er janvier 2022, par Jacques Lindecker
Le vieil homme et le lac
Après avoir été emprisonné et torturé par le régime de terreur de Damas, Mahmoud Elmachi, un vieil homme syrien, se retourne sur son passé alors qu’il se trouve à bord d’une barque naviguant sur le lac du barrage de Tabqa, qui a englouti sa maison d’enfance. Il est enfin libre de parler. Une gifle lyrique et puissante du belge Antoine Wauters. « Au milieu de mon enfer et de mon éloignement de toi. / Je pense à ton parfum. L’odeur des draps que nous avions achetés à Alep, / dont il ne reste rien. Nos parties de ping-pong aux aurores. L’odeur de la liberté, à chaque gorgée de vin / en compagnie de nos chers amis. Nos poèmes, enlacés comme deux songes. Ce pays a vécu et il n’existe plus » (p. 88).