L’Est républicain, 4 février 2022, par Lisa Lagrange

Un premier roman incandescent

Partout le feu sonne comme une promesse de terre brûlée. Un incendie qui avance, inexorablement. À trente-trois ans, Hélène Laurain publie son premier roman. Un pas vers un métier qui l’attire depuis toujours. Après des études au lycée Fabert de Metz, elle s’était engagée dans la culture… avant de reprendre ses études pour aller au bout de cette ambition littéraire. Sorti le 6 janvier, aux éditions Verdier, Partout le feu a déjà une belle trajectoire soulignée par la critique régionale et nationale. À l’instar de Nicolas Mathieu, la Messine a planté son décor dans une Lorraine fictionnalisée. Les noms de villes résonnent comme la vallée des Anges. Et Bure et son projet d’enfouissement de déchets radioactifs surgissent en plein cœur du combat militant, alors que tout commence par l’intrusion de militants écologistes dans une centrale nucléaire, à l’image du mouvement porté par Greenpeace à Cattenom. « Cela aide de parler du territoire où j’ai grandi, de décrire une réalité. Mais c’est un Grand Est fantasmé. Cela permet de se trouver à bonne distance et d’avoir la liberté d’inventer », décrit-elle. Dans son roman, Hélène Laurain, petite-fille du ministre Jean Laurain, évoque également la filiation et la fraternité, auprès des camarades de combat militant. « Je voulais montrer les moments qui font illuminer les yeux. Et les moments de crises. » Pour imposer son tempo, dense, elle a projeté sur le papier des phrases courtes, sans ponctuation. « Je cherchais ce condensé, une intensité extrême pour être à l’os et créer une tension. » Un vrai brasier.