La Croix, 4 janvier 2023, par Geneviève Pasquier
[…] Titré La Sainte de la famille, ce livre pourrait induire en erreur le lecteur : non, Patrick Autréaux n’est pas le descendant de cousins de la famille de Thérèse [de Lisieux]. Un jour, en relisant Histoire d’une âme, l’auteur se découvre une proximité avec Thérèse. Elle l’aide à tisser des liens entre différents événements familiaux. Son invocation lors d’épisodes douloureux racontés à de multiples reprises par sa mère ou vécus par lui-même lui revient en mémoire : la maladie de sa mère enfant, celle de sa grand-mère… Il découvre même un parallèle entre leurs deux vies : « Comme elle, j’avais été séparé nourrisson de ma mère ; ma grand-mère s’était occupée de moi. À l’âge où la sainte perdit sa mère, je perdis ma grand-mère. » Thérèse suscite chez l’auteur la mise en forme de pensées confuses, par le dialogue.
Au fil de son récit, il trouve en elle une interlocutrice accessible qui noue les fils de son passé, de ses émotions et de ses questions. « Dès que je t’ai lue, vraiment lue, je t’ai parlé comme à quelqu’un qui comprenait. Alors, je ne vais pas faire de chichi, ni afficher une neutralité feinte. Je ne crois pas avoir été impressionné par toi. Tu semblais familière, sans que je comprenne bien pourquoi ni comment. » Sans être croyant, Patrick Autréaux s’interroge sur le sens d’une vocation, mystique ou littéraire : « Et qu’est-ce qu’une vocation, sinon la voix de ce qui manque ? » Une question qui s’adresse à tous les lecteurs. […]