Télérama, 6 juin 2025, par Nathalie Crom
On ne saura pas avec précision ce que fuit le narrateur de La Petite Lumière – sans doute le monde urbain contemporain, son désordre, ses dissonances, sans doute aussi une lassitude, un désarroi plus intime et plus secret. Quand s’ouvre le roman, il est déjà là, solitaire et attentif, immergé dans ce paysage de montagnes et de forêts dont la nuit, en tombant, estompe peu à peu les contours. Antonio Moresco ne donne pas de réponse. Il se contente d’offrir à la lecture ce roman métaphysique d’une saisissante beauté, cette élégie sensuelle et inquiète – comme une fable irriguée, en ses profondeurs intouchables, par une méditation sur la place de l’homme dans l’univers.