Notes bibliographiques, décembre 2014
« Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant. » Ainsi débute l’histoire d’un homme perdu dans sa solitude au milieu d’une forêt dense et sombre. Assis sur une chaise devant sa maison, il aperçoit une lumière qui s’allume tous les soirs à la même heure, au loin, de l’autre côté d’une gorge étroite et abrupte. Intrigué, il part en voiture à sa recherche et découvre un enfant en culottes courtes, au crâne rasé, qui vit seul dans une maison. D’où vient cet enfant ? Qui est-il ?
L’Italien Antonio Moresco, né en 1947, est l’auteur d’une œuvre importante. Dans ce premier roman traduit en français, il raconte le mystère de la vie et de la mort, le monde végétal, la forêt bruissante de sons, la sagesse des animaux, le vol des oiseaux, les tremblements de terre. Une langue merveilleusement raffinée, détaillée, enchanteresse dans sa description minutieuse des gestes, des ombres, de l’attente étrange aussi et de l’angoisse qui monte pas à pas dans ce court ouvrage. Long poème incantatoire, métaphysique peut-être, d’un écrivain rare.