L’Obs, 17 septembre 2015, par Véronique Cassarin-Grand
On a découvert Antonio Moresco l’an passé avec La Petite Lumière, un conte fantastique où un homme apprivoise l’idée de sa propre mort. Cet auteur mantouan de 67 ans, ancien séminariste et activiste politique, témoigne une fois encore de sa parfaite maîtrise de l’art de la fable avec cette improbable histoire d’amour entre un vieux clochard (prénommé comme lui Antonio) et une « fille merveilleuse », passant avec un naturel déconcertant du réalisme le plus sordide au mystère de la traversée du miroir. Pour Moresco l’enchanteur, l’amour n’a rien à voir avec ces « croisements des corps et leurs flots de bavardages vides et de tromperies cruelles ». C’est, comme il le dit joliment, concevoir « l’irruption de l’impossible dans la vie ».