Le Carnard enchaîné, 16 mars 2016, par Frédéric Pagès
Découverts en décembre 1994 par trois spéléologues ardéchois, les mammouths, les lions, les rhinocéros, les bisons et les aurochs de la grotte Chauvet recèlent « une beauté qui transcende l’ordre du temps et de l’Histoire ». Il y a trente mille ans, des humains se sentaient les égaux « d’une hyène ou d’un lion » communiquant avec l’« âme » animale.
Au cours de cette expérience d’« ensauvagement » quasi chamanique, Jean-Jacques Salgon fait un détour par la corrida et la chasse, là où la bête, estime-t-il, est porteuse de beauté et de mort. « Comment faire pour parvenir aujourd’hui à les voir ? » se demande-t-il. L’illumination est au bout de ce beau récit au cœur de l’obscurité : « Les Aurignaciens de Chauvet cessent soudain d’être mes aïeux pour devenir mes cousins, mes frères, frères d’armes et frères d’art. »