Lire, mars 2012, par André Clavel
Spécial Japon : La bibliothèque idéale
C’est une somme, un cadeau du ciel, le chef-d’œuvre des chefs-d’œuvre. Écrit entre 1005 et 1014 par une femme, Murasaki Shikibu, Le Dit du Genji retrace les mille et une intrigues politico-amoureuses de la cour de Heian, dans un tourbillon d’histoires où se mêlent la sensualité et le raffinement, le reportage et le merveilleux, la satire et la comédie de mœurs, les mythes et les aventures galantes. Et même si le personnage principal est un homme – Genji, le beau prince couvert d’amantes – le roman est entièrement orchestré par des femmes : ce sont elles qui mènent le bal, dans la pénombre des sérails où l’érotisme le plus pudique s’abrite derrière les tentures et les paravents. Invitation à la flânerie amoureuse, méditation sur notre précarité, véritable traité des passions, Le Dit du Genji reste l’un des plus grands trésors du patrimoine universel. […]