Le Devoir, 24 décembre 1999, par Marie-Andrée Lamontagne
Boris Vakhtine est mort en 1981, alors âgé d’un peu plus de 40 ans. Il vivait à Moscou. Il était linguiste et sinologue ; surtout il n’avait rien d’un écrivain officiel. Ses œuvres complètes tiennent dans un recueil, Ainsi passa ma vie, dont la publication posthume eut lieu à Moscou en 1990, à la faveur de la perestoïka. Vakhtine écrivait des proses inclassables : nouvelles, récits, rêveries, des textes souvent déroutants, désespérés, drôles, incongrus. On peut supposer que cette suite de tableaux, qui évoquent la vie des habitants d’un immeuble à Leningrad dans les années 50, ont circulé dans l’ex-URSS sous le manteau, entre connaisseurs. On en est réduit aux suppositions, comme pour tout ce qui concerne la vie de cet écrivain singulier. Reste l’essentiel : une œuvre, étrange et forte.