La Géographie. Terre des hommes, automne 2024, par Pierre-Yves Péchoux
Beau titre flanqué, d’un sous-titre, précisant qu’il s’agit Du néolithique en particulier et de l’archéologie en général. Gerbe de conversations d’un archéologue avec une historienne et un journaliste : ses expériences de terrain au fil d’une carrière commencée dans l’Aude, étendue au Languedoc et à travers le monde, ses résultats ; évoquer les perspectives de cette discipline est l’occasion de regretter que nul grand musée en France ne soit dévolu aux temps néolithiques, en dépit du progrès de leur connaissance en moins d’un siècle.
On convient de l’apparition de l’espèce humaine voilà trois millions d’années, et on constate la domestication de plantes depuis dix à douze mille ans pour disposer de récoltes, alors qu’on ne faisait que cueillir feuilles, fruits, racines, et l’apprentissage d’élevages de bétail pour se nourrir, user de sa protection, de sa force de traction et de transport. Cette évolution fit des anciens cueilleurs et chasseurs des laboureurs et des moissonneurs ; d’où, du fait du déclin des nomadismes au gré des saisons et des opportunités d’alimentation, l’adoption de la sédentarité, la réunion des hommes en villages, dont on suppute ce qu’étaient leurs échanges commerciaux et leur stratification sociale; ces villages, de taille variable, dominaient des compartiments de terroirs cultivables aménagés en jardins et en champs travaillés, aux sols parfois enrichis par des fumures, et dont l’extension réclamait des défrichements. Ces nouveautés entraînaient une mutation des paysages et affectaient l’atmosphère terrestre, car la croissance démographique poussait à pratiquer des brûlis de déforestation. De rares découvertes font imaginer qu’il arriva à des paysans d’esquisser le plan de leurs terres, mais on admet que dès qu’ils adoptèrent des modes d’écriture ils entraient dans le domaine des historiens…
Ces savoirs évoqués là en 170 pages sont illustrés par une cinquantaine de figures et de cartes. […]