Sud-Ouest (Landes, Mont-de-Marsan), 30 septembre 2008, par Benjamin Ferret
Voilà qu’Alain Montcouquiol récidive. Avec Le Sens de la marche […], qui fait suite à Recouvre-le de lumière […], il réussit une nouvelle fois à écrire un livre taurin sans forcément parler de toros. Histoires d’hommes bien plus que de cornes, on prend place au fil des pages sur la branche de ses lunettes dont les verres ont dû voir s’abattre de nombreux orages de larmes pour parcourir avec lui le chemin sinueux de ses souvenirs. Au travers des lignes ciselées de l’écriture de celui qui fut « El Nimeño » dans les arènes, on découvre en fait toutes les interrogations qu’il peut avoir sur le fait qu’après lui, son petit frère soit à son tour devenu matador de toros. « Nimeño » disparu des arènes, Christian parti, Alain est resté seul. Obsédé par l’absence de son cadet, Alain évacue sa peine et vit en écrivant, pour ne pas devenir le frère d’une statue. Et au fil d’un voyage en train jusqu’à Barcelone, c’est la vie elle-même, tendre et cruelle à la fois, qui apparaît dans cette évocation où les absents, père et frère, sont omniprésents. À lire absolument ! […]