Jean-Claude Milner
Constat
Collection : Philosophie
72 pages
10,14 €
978-2-86432-149-1
mai 1992
Moscou 1991 : les statues qui tombent mettent en cause le nom de Révolution.
Ce nom disait que rébellion et pensée peuvent se conjoindre. À condition seulement que l’une et l’autre soient poussées à leur point extrême. À cet horizon, la politique était nouée à l’éthique, laquelle convoque un être à accomplir le plus haut point de ce dont il est capable – y compris peut-être l’impossible : agir en immortel, bien qu’on soit mortel et parce qu’on est mortel. La conjonction et le nœud sont à présent défaits.
La rébellion requiert-elle l’évanouissement de toute pensée ? La pensée requiert-elle la soumission ? Qu’advient-il lorsque la politique n’est plus le commandement qui résume tous les autres ? Le symptôme de la politique est-il désormais le médiocre ? La bassesse ?
Pour pouvoir déployer ces questions, il faut cesser de tenir que rien n’a eu lieu. D’où la nécessité du constat.