Notes bibliographiques, mai 2013, par C. Raynaud de Prigny
Médecin exigeant, attentif aux autres, écrivain d’une rare subtilité, Patrick Autréaux l’a déjà prouvé (Le Dedans des choses, N.B. avril 2012). Atteint d’une grave maladie il s’observe, se raconte, voudrait tenir la promesse faite il y a quelques années à un ami, poète vietnamien, d’écrire son histoire. Au fil des pages il décrit avec pudeur l’évolution de sa maladie, la fatigue qui l’éloigne des autres et ses rapports avec la littérature. Sa seule certitude est d’écrire dorénavant autrement, « écrire pour les temps de malheur », écrire sur ce monde invisible aux gens en bonne santé, qui n’ont pas vécu ces temps de malheur et ont gardé en eux une part d’ombre. La lucidité de l’auteur est admirable, explicitée par des mots parfaitement choisis. Quelques strophes de ses poèmes, bienvenues, enrichissent le texte. Si la maladie isole, meurtrit et éloigne, elle féconde et transforme aussi, c’est le message de ce petit livre.