Le Monde, 28 février 1997, Patrick Kéchichian
Déjà dans son précédent roman, Emmanuel Darley avait fait le vide, expulsé intrigue, anecdotes et explications, au profit d’une parole qui avance, comme chez Beckett, éclairée de la seule lumière qu’elle produit elle-même. Dans Un gâchis, c’est aussi ce fragile filet de lumière qui permet de deviner l’espace où parle le narrateur – un monde avec ses objets, ses silhouettes, ses lambeaux de paysages, la mémoire proche, presque la présence de quelque fait violent, d’une sauvage tendresse, d’un érotisme fruste, d’une errance qui continue…