L’Humanité, 2 mai 1997, par Jean-Claude Lebrun
Ce qui frappe ici, c’est la puissance de la vision portée par l’écriture, la capacité à capter la ténuité d’un instant, le fugitif d’une sensation, comme à faire en même temps ressentir l’impression diffuse d’une éternité. Chaque texte de Pierre Bergounioux réalise cette combinaison du sensible et du spirituel. […]
En chemin, Pierre Bergounioux s’attarde aux deux découvertes fondamentales, qui inscrivent l’expérience de son narrateur dans une plus vaste histoire. L’une douloureuse : le monde existe en dehors de nous et de nos désirs, et les premiers échecs de l’enfant à la pêche sont là pour le lui enseigner. L’autre plus rassurante : pour peu que nous nous armions d’un savoir, nous avons prise sur lui, ainsi qu’en témoigneront les premières captures, par celui qui a enfin appris.