Libération, 4 octobre 1990, par Jean Palestel
Pierre Michon écrit comme on le lit, inexorablement. On ne peut l’interrompre, son écriture est une voix, et lorsque la voix baisse, à l’instant où le lecteur pourrait dire « pouce ! », notre poitrine est vide, le temps de reprendre souffle et la voix a repris, la voix humaine. […]
Le tryptique de Maîtres et serviteurs, récital à trois voix et sourdine, cherche la place de l’artiste dans un monde déjà créé par un autre, ou par personne. […] Michon a trouvé une partition de soliste qui vient sinon de ses reins, du moins d’une respiration, et qui est sûrement de la littérature. À vous couper gentiment le souffle.