BCLF, janvier 1989
« Moi, humble rédacteur des annales, / copiste du quotidien, je laisse mûrir et mourir l’année,/et en naître une autre » (p. 139). Attilio Bertolucci, né en 1911, père des deux cinéastes Bernardo et Giuseppe, a publié plusieurs recueils poétiques entre 1929 et 1971. Depuis de nombreuses années, les critiques italiens attendaient de lui un long poème d’une ampleur supérieure à celle de ses poésies précédentes. Et voici maintenant, en 29 chants, un « roman familial en vers », qui se déroule sur près de deux siècles, depuis l’installation de la famille Bertolucci au XVIIIe siècle dans l’Apennin émilien qui domine la plaine de Parme. Il ne s’agit pas d’une imitation des Géorgiques antiques et encore moins chrétiennes (à la Francis James), ni d’une simple description de la vie rurale.