Notes bibliographiques, juillet 2010
Anges et madones, spécialités d’un peintre saumurois, revêtent des couleurs subtiles mais classiques, préparées par Anselme l’apprenti. Simon, l’ami d’enfance, fréquente à Paris Géricault dont le Radeau de la Méduse vient, en 1819, d’être refusé au Salon : incompréhension devant sa modernité et présence – entre autre – d’une pointe de couleur inusités. À travers ses lettres et la copie d’un portrait, Simon révèle à Anselme le grand peintre. En un lent cheminement, pendant l’hiver 1823, le jeune provincial, quitte sa Loire natale pour Paris à la rencontre de ce maître dont il partage les émotions esthétiques et les audaces de coloriste. Géricault traduit les intuitions artistiques d’Anselme.
Avec les mêmes qualités d’écriture que dans Assise devant la mer, l’auteur, récemment décédé, présente l’itinéraire et les rêves d’un homme curieux, vibrant, insatisfait, exigeant. Construite par fragments et retours en arrière, dans le style de l’époque, l’histoire imprègne le lecteur, l’enveloppe d’une mélancolie poétique, d’une atmosphère aux nuances délicates. La recherche picturale est le vrai sujet de ce roman court et dense.