Le Point, 10 septembre 1999, par Valérie Marin La Meslée
Par la magie de ces débuts réussis où l’on entre dans un livre en sachant qu’on y sera bien, nous voilà sous le charme de cette chambre où Maria s’installe pour écrire sur sa sœur disparue. Le récit de leur enfance est une merveille, où Isabella apparaît aussi audacieuse que Maria est timorée, aussi imaginative que Maria est réaliste. L’une comme l’autre s’engagent et militent dans les années soixante-dix. Mais, vite, Maria retrouve le modèle bourgeois, tandis qu’Isabella poursuit l’aventure, à ses dépens. Comment mûrir après avoir voulu changer le monde ? Tous les secrets d’une relation fraternelle émergent. Les remises en question des valeurs familiales, sociales surviennent ici comme elles arrivent dans la vie, quand on ne les attendait pas. Avec ce troisième roman, Cristina Comencini confirme ses dons d’observation de la famille. En finesse.