La Vie, 23 septembre 1999, par Élisabeth Nicolini
Luigi, Francesca, Cristina… Décidément, la famille Comencini a la fibre créatrice. Et comme son cinéaste de père, émouvant réalisateur de Cuore, Cristina raconte merveilleusement les histoires de famille. Ainsi, dans ce troisième roman, c’est l’histoire de deux sœurs, attachées tendrement, profondément et viscéralement l’une à l’autre, telles « deux gouttes d’eau d’un même nuage », que le moindre souffle peut fondre en une seule ou séparer pour toujours. […]
Au-delà de la remise en question, classique, attendue, des valeurs familiales et sociales, Cristina Comencini décrit avec une justesse et une émotion sans pareille les relations ambiguës, secrètes, passionnelles qui lient les sœurs entre elles. Tendresse mêlée de jalousie, d’envie et d’admiration. Peur viscérale, indicible, face au danger encouru par l’autre. Des sentiments si forts, si complexes que l’on ne peut s’empêcher de penser que seule une personne qui les a vécus peut en parler ainsi. Ce livre, pétri d’amour et de finesse, est plein de larmes. Mais les pages les plus bouleversantes sont celles où Isabella met un enfant au monde, aidée par Maria. Là, ce n’est pas de pleurs qu’il s’agit, mais d’un grand cri d’amour qu’on a envie de pousser en même temps qu’elle.