Sud-Ouest dimanche, 30 avril 2006, par Serge Airoldi
Dans l’œil du toro
Pierre Arnouil, qui vit aujourd’hui retiré sur la côte sud des Landes, a passé toute sa carrière professionnelle à Madrid, une ville découverte en 1951. Il avait 19 ans. Cette année-là, il assistait à sa toute première corrida à Las Ventas. Alors, un virus le prit et ne le quitta plus. Quelques décennies plus tard, fort de son expérience acquise dans le milieu et en travaillant comme chroniqueur à la radio, à la télévision, dans les revues taurines, Pierre Arnouil s’est laissé convaincre par le projet de l’éditeur espagnol, Espasa Calpe, lequel lui a demandé de raconter les meilleures faenas du XXe siècle. Pour cela, il s’est associé à Ignacio de Cossío, le petit-neveu de José Maria de Cossío, l’auteur de la fameuse encyclopédie taurine qui porte son nom. Grandes Faenas del siglo XX a vu le jour en Espagne avec une préface de Camilo José Cela, Prix Nobel de littérature.
Les éditions Verdier viennent de traduire le texte, devenu, dans notre langue, les Grandes faenas du XXe siècle. L’ouvrage débute avec la faena de Rafael el Gallo face à Jerezano de la ganaderia Aleas, à Madrid, le 15 mai 1912 et s’achève avec El Juli face à Ropalimpia du fer de Joaquin Nuñez del Cuvillo à Saragosse, le 12 octobre 2000. Entre les deux : trente faenas, toutes en Espagne. Au départ, Pierre Arnouil était parti avec une liste de 150 faenas dessinées un jour ou l’autre dans l’un des pays taurins de la planète. Il a fallu faire un choix. Chaque faena s’accompagne d’une présentation du torero et aussi d’un rappel du contexte historique de l’époque. Très instructif. […]