Les Inrockuptibles, 18 août 2010
C’est un peu le happening éditorial de la rentrée : jusqu’ici, le nom d’Antoine Volodine était, pour les plus initiés, associé à ceux de Lutz Bassmann et Manuela Draeger, pseudonymes sous lesquels l’auteur a publié plusieurs romans depuis la fin des années 1990. À la tête d’une œuvre devenue tentaculaire, cette « communauté d’auteurs imaginaire » sort en septembre trois romans simultanés. On y bute sur le même monde en ruine, postapocalyptique, attaché à l’univers de l’écrivain. Rescapés de guerre, auteurs incarcérés et ex-révolutionnaire s’y trouvent rattrapés par la hache d’un totalitarisme atemporel. Volodine explore les limites de l’humain grâce à ce qu’il appelle « le post-exotisme » : une manière de s’extraire par l’imaginaire des monstruosités commises par l’Histoire.