Sud-Ouest, 24 mai 2013, par Guy Bop
La peña Creo que si a « besoin d’Espagne »
La peña Creo que si organise une conférence taurine agrémentée d’une séance dédicace, demain, samedi à 20 h 30, à la salle polyvalente : « Notre invité sera Jean-Michel Mariou qui vient de publier chez Verdier, Ce besoin d’Espagne », confie le nouveau président, Philippe Lestouroune. Journaliste rédacteur en chef de « Signe du toro » sur France 3 Aquitaine, Jean-Michel Mariou, qui est aussi écrivain, se revendique avant tout comme un aficionado. Une passion pour le monde des toros qui lui fait parcourir annuellement des milliers de kilomètres pour, « tras los montes », s’imprégner de la culture taurine qui lui est chère.
Ce carnet de route entraîne le lecteur des arènes poussiéreuses des modestes fêtes de village jusqu’à la Maestranza sévillane où l’auteur a ses habitudes. Ainsi, vous fera-t-il vivre le dernier triomphe du fantasque Curro Romero, alias « le Pharaon de Séville » qui, lorsqu’il débouchait le flacon, savait être génial. Une ville que l’auteur apprécie aussi pour sa Semaine sainte et les grandioses processions des confréries religieuses qui la rythment.
Élevages et toreros
En parcourant le livre, on ira également à la découverte des plus grands fers, ces élevages prestigieux qui ont marqué la fiesta brava et dont certains sont aujourd’hui menacés, voire ont disparu, sans oublier les ganaderos français avec lesquels le journaliste entretient des rapports privilégiés. Des rencontres aussi tant avec des « figuras del toreo » que de modestes subalternes, qui vivent leur passion aficionada dans l’arène et sans lesquels il n’y aurait pas de corrida.
Enfin, le dernier tercio évoque le drame de la mort. Celle d’un orphelin devenu torero, Christian Montcouquiol, dit « Nimeño II », qui s’est donné la mort à Nîmes, en 1991, ne supportant plus les suites invalidantes d’une terrible voltereta, subie en Arles en septembre 1989 par un toro de Miura. « Il portait en lui, depuis l’enfance, une peine grise que bien peu savaient », confie Jean-Michel Mariou.
La conférence s’annonce truffée d’anecdotes – l’auteur n’a pu tout consigner dans l’ouvrage – extra-taurines car, au-delà de sa dureté, le mundillo, c’est aussi la convivialité autour d’une bonne table et un art de vivre que Jean-Michel Mariou s’efforcera de faire partager au public, demain soir. « L’entrée est gratuite et le bar fonctionnera à partir de 20 heures et à l’issue de la conférence avec tapas maison gratuites », conclut Philippe Lestouroune.